​Lorsque nous sommes confrontés à une difficulté relationnelle, notre réflexe est souvent de mettre la responsabilité à l’extérieur, sur l’autre : « j’ai des clients difficiles, mon chef ne fait pas ce qu’il faudrait, mon voisin est borné, ma femme / mon mari ne comprend rien… ».

Cette façon de faire est pratique…à court terme. Elle nous exonère de notre responsabilité mais nous nous rend passif et nous pose en victime, impuissants. Si j’admets que j’ai une responsabilité dans les situations que je vis, alors je reprends du pouvoir sur ma vie.

Ainsi, lorsque j’accompagnais des caissières de supermarché parfois victimes d’agressions clients, il a été important pour elle d’être confrontées à leur part de responsabilité dans l’escalade relationnelle qui se produisait parfois.

Pour elles, nier leur part de responsabilité en revenait à imaginer la part du hasard « à 17h15 à la caisse n°7 aura lieu une agression » ; admettre leur co-responsabilité, leur demandait de réfléchir à leurs attitudes non verbales inconsciente, parfois détonateur du conflit.

Les relations sont systémiques et dans la ponctuation des échanges, mon comportement impacte celui de mon interlocuteur et, en boucle, ce dernier va induire ma réaction. C’est d’ailleurs ce qui va rendre difficile le codage de l’origine des problèmes dans un conflit interpersonnel, chacun des protagonistes prenant un point de départ différent dans l’expression du conflit… le fameux « C’est lui qui a commencé ».

Dilts, dans sa fameuse pyramide, ne dit pas autre chose dans l’interaction des 2 premiers niveaux : mon comportement influe sur mon environnement et vice-versa.

Ainsi, si une relation est bloquée, je pourrais attendre que l’autre fasse l’effort (passivité… et patience !) ou agir et faire ma part.

Lorsque mon client ne semble pas avoir envie de répondre à mes questions : est-ce lui le problème ou dois-je m’interroger sur mon mode de questionnement ? Que dire de mon collaborateur qui ne comprend pas ce que je lui demande : est-il obtus ou faut-il que je revoie ma communication et ma pédagogie avec lui ?

Cette logique de co-responsabilité a une limite heureuse : je n’ai pas la totalité de la décision / de l’issue de la relation et cela va me confronter à ma part d’impuissance.

Mais ceci constitue une nouvelle positive car dans le cas contraire le libre-arbitre de chacun serait anéanti.