C’est une évidence : le télétravail limite considérablement les feedbacks visuels et sensoriels, favorisant ainsi fortement les interprétations et nourrissant notre tendance naturelle légèrement « paranoïaque ». Dans cette période particulière, tous les ingrédients sont là qui nous invitent à dysfonctionner et à rentrer dans ce fameux « cycle de la gamberge » (comme me l’a enseigné @Bruno Morault, il y a plus de 15 ans déjà). Il s’agit des facteurs d’influence suivants :
– l’environnement général est anxiogène et l’éloignement crée ou accentue aussi les tensions professionnelles
– le nombre et l’intensité des interactions sont limitées… nous disposons donc de plus de temps pour réfléchir, certes, mais aussi pour ressasser et gamberger
– le confinement n’offre que peu d’espace pour valider mes perceptions et la distance limite fortement les opportunités confortables pour livrer ses ressentis
Tout ça nous conduit à un cycle classique : des interprétations qui flambent, des idées tournent dans ma tête, je me « fais des films » et en conséquence, je me sens de moins en moins bien.
C’est ce qui vient de se passer avec l’une des personnes que j’accompagne, active dans un service RH très sollicité dans cette période de crise.
Par manque de temps, les messages sont envoyés de façon un peu abrupte, majoritairement à l’écrit. La femme que je coache commence à avoir des doutes sur la confiance que sa cheffe a encore pour elle. Elle commence à focaliser son attention sur cette hypothèse en analysant les interactions avec sa cheffe… et trouve de plus en plus de « preuves » qui valident son hypothèse ; elle se sent de plus en plus mal… et les jours passent.
Après lui avoir proposé et l’avoir préparée à appliquer le principe « la parole impeccable » des Accords Toltèques, elle ose enfin poser la question à sa responsable… qui s’excuse, lui explique sa propre pression, reformule sa confiance. Fin de l’histoire.
Cette démarche, et l’utilisation de DESC (pour Description des faits, Expression des ressentis, Solution proposée, Conclusion et bénéfice pour l’autre), cet outil de communication non violente tellement utile, n’est pas habituelle chez nos collaborateurs, ni tout à fait évidente à mettre en œuvre.
Nous devons donc être particulièrement vigilants aux signaux faibles envoyés par nos collaborateurs, les inciter à formuler leur inconfort et leurs doutes pour ainsi, finalement, les aider à retrouver sérénité et plaisir au travail.
Et vous, avez-vous observé certains signaux faibles envoyés par vos collaborateurs ?
N’hésitez pas à partager votre expérience avec moi, sur ce post ou en me contactant.
stephane.beguier@revercible.org
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